mardi 21 décembre 2010

Vingt-neuf. Il se fait raconter des trucs américains.

Hollywood Billy était incroyablement passionnant, presque autant que Yaya. Comme lui, il avait bourlingué, connu des expériences incroyables, fait des trucs bizarres, mais surtout, en avait gardé des souvenirs qu’il pouvait partager aujourd’hui grâce à son petit appareil. Petit-Poil-de-Cul découvrait, émerveillé, un monde totalement nouveau, fait de lumière, de flash et de caméras, et surtout d’histoires de fesses. Tellement de fesses ! Des célèbres, des moins connues, des pendouillantes, des musclées, des épilées et des franchement dégueus. Il existait, paraît-il, des endroits immenses dédiés uniquement à la vie des fesses. Il y avait aussi des films, des chaines de télé, des magazines, des sites internet. Il se promit secrètement de se renseigner sur Stella quand il serait un peu seul et tranquille.

En attendant, il buvait les paroles de Billy, et rigolait beaucoup. Il réalisait que son statut d’agent très spécial, chargé d’observer les missiles d’une rampe de lancement, n’était pas le métier le plus glamour au monde. Il voulait plus. Il rêvait de cette terre lointaine où les poils étaient tous beaux et bronzés, et passaient à la télé.
Observateur de missiles ? Ça n’était pas une vocation. Poil vedette à Fesses-Land, ça oui !

Il jeta un coup d’œil vers Hollywood Billy, affalé sur le sol, tout occupé à digérer le festin offert par Yaya et sourit à la vision de sa petite barbichette couverte de jus de tomate. Il prit son courage à deux mains et lui demanda son email.



mercredi 15 décembre 2010

Vingt-huit. Il voit Stella.

« Viens ici Cucul, je vais te montrer un truc qui va t’éclater ! » 

Yaya tenait l’appareil photo de Hollywood Billy dans ses mains et une photo bien particulière s’affichait à l’écran. Holly, pendant ce temps-là souriait toujours avec beaucoup de dents.
« Tu la vois, elle ? C’est Stella J. Hé hé ! Une poilette au poil toute proche de Angie J. Pas mal, hein ? ».

Yaya fit un énorme clin d’œil en direction de Holly, qui le lui rendit en montrant encore plus de dents.

Petit-Poil-de-Cul se sentait un peu perdu. Il n’avait jamais entendu parler de Angie J. ni du poil le plus connu d’un certain Brad P. Mais Stella avait certainement quelque chose de séduisant et d’intrigant, et l’effet sur son petit être ne se fit pas attendre. Il sentit sont petit cœur battre beaucoup plus fort et son petit trou devenir très serré, tout d’un coup, comme ça. Gêné, il se redressa un peu et regarda au loin. Il était prêt à tout pour cacher son embarras, mais Yaya avait compris.
« Dis-donc Holly ! My friend ! Tu veux bien imprimer cette photo pour Cucul ? En souvenir… ».

« Yeah, yeah…  ».

Petit-Poil-de-Cul ne manifesta aucune réaction, mais ressentit beaucoup d’amour et une reconnaissance éternelle pour Yaya, son copain pour la vie.



dimanche 12 décembre 2010

Vingt-sept. Il découvre Hollywood.

« Heya ! »

Petit-Poil-de-Cul bondit dans son petit trou et se tourna en direction de la voix.
« Mais qui êtes-vous ? » « Yaya ? C’est qui ? ».
« Cucul, je te présente mon pote, Hollywood Billy, arrivé tout droit des Etats-Unis, de passage dans la région, et vachement sympa, tu verras ».

Petit-Poil-de-Cul était surpris, charmé et souriant, car Hollywood Billy avait effectivement l’air marrant. Il ressemblait un peu à Yaya, avec moins de poils et quelques particularités physiques amusantes. Il portait surtout un appareil très étrange autour de la taille.
« Qu’avez-vous autour de la taille Monsieur Billy ? Ça m’est totalement inconnu ».

Hollywood Billy le regarda avec de grands yeux. Visiblement il n’avait rien compris à la question.
C’est Yaya qui s’occupa de la traduction.
« Alors, il est désolé, mais Holly ne parle pas français. Ce machin, c’est un appareil photo. Il a rencontré plein de poils connus durant ses voyages, alors il se prend toujours en photo en leur compagnie, pour avoir un souvenir, et surtout pour draguer les nanas ! Hein Holly ! Ça marche avec les « gurls » ton truc ! ».
« Yeah, yeah ! ».

Hollywood Billy lui fit un grand sourire plein de dents.



jeudi 9 décembre 2010

Vingt-six. Il est pubère.

Après sa douche, Petit-Poil-de-Cul, exhalant la verveine, se rendit compte que, merde, Il se sentait mieux !
« Tu vois Yaya, j’avais besoin de toi. Il fallait que je te parle, que je t’explique des choses. Y a eu des changements dans ma vie, j’suis perdu ».

Une petite larme coula sur sa joue toute propre, sans laisser de trace cette fois-ci.
« Ma saucisse ! Viens là que j’te fasse un câlin ! Mon pauvre poulet ! Si c’est pas malheureux. Tes crétins de parents auraient dû t’expliquer tout ça depuis belle lurette ! C’est tout simple mon Cucul, t’es en plein âge con… Tu grandis. »

Petit-Poil-de-Cul prit soudain conscience que son unique famille se trouvait là. Que la seule personne en qui il avait confiance, la seule personne sur laquelle il pouvait compter, c’était son ami pour la vie, Yaya.
« Yayaaaa, ne me quitte plus jamais ! ».

Petit-Poil-de-Cul pleurait toutes les larmes de son corps, plié en deux sur son copain si doux. Les larmes glissaient le long de la magnifique toison de Yaya, n’altérant en rien son lustre et sa couleur. Ça ne les faisait pas friser non plus, d’ailleurs.
A ce moment-là, il se rendit compte de la présence toute proche de quelqu’un…


lundi 6 décembre 2010

Vingt-cinq. Il revoit son pote.

« Alors Cucul, mon p’tit pote, ça gaze ? ».

Petit-Poil-de-Cul eut un sursaut soudain de stupéfaction. Il connaissait cette voix, cette gouaille, c’était... « Yaya !!! Yayaaaaaaaa !!!!! ».
Il se précipita dans les bras de son copain si bien lustré, enfin, dans la mesure de ses moyens.
« Dis-donc Cucul, ma p’tite boule puante, t’as grandi ! T’as même sacrément changé la vache ! T’aurais une odeur de fauve que ça m’étonnerait pas. Mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? ».

Petit-Poil-de-Cul se rendit compte que Yaya avait un air un peu pincé et commençait à parler du nez. De plus, il avait mis fin à leurs effusions très rapidement et se tenait à une distance raisonnable. Y avait comme un froid, quoi.
« Je déprime… J’en ai marre de tout. Tu m’as manqué mon copain, si tu savais combien tu m’as manqué ! ».

Petit-Poil-de-Cul ouvrit ses bras bien grand pour un appel au câlin, mais rien. Yaya ne bougeait pas.
« Bon ma poule, tu prends une douche et on reparle de tout ça ? Désolé mon vieux, mais là, pour un p’tit poil, t’as une sacrée puissance de dégagement. Houuu ! J’en crois pas mon nez ».

Petit-Poil-de-Cul, légèrement vexé, empoigna sa douche et son gel à la verveine commandé online 3 semaines auparavant.



vendredi 3 décembre 2010

Vingt-quatre. Il se fait du souci.

Les réveils se succédaient, plus bizarres les uns que les autres. Petit-Poil-de-Cul ne comprenait plus rien. Plus le temps passait et plus il avait chaud, froid. Il dormait toute la journée, se foutait de tout, s’engueulait avec ses voisins, passait son temps devant la télé, bref, il avait besoin d’aide. Et surtout de copains.
Et de chips…
« Me ferais bien une p’tite bière… ».

Non, non, non, Petit-Poil-de-Cul était poli et bien élevé. Un point c’est tout. Sauf que… même son hygiène personnelle laissait maintenant à désirer.
« M’en fous. Personne ne me connaît. Personne ne me voit dans mon trou. J’suis tout seul, peinard et qu’on vienne pas m’emmerder. »

Il renifla un bon coup sous ses aisselles, eut un vertige soudain et se dit que là c’était peut-être le moment de passer à la douche.
« Je pue ».
Une certaine fierté de mâle s’était emparée de son petit torse glabre.
« Ouais. Je pue ».



mardi 30 novembre 2010

Vingt-trois. Il découvre un machin.

Encore un matin. Un matin tout seul. À se demander ce qu’il lui arrivait.

Petit-Poil-de-Cul prit son petit miroir de poche et examina son reflet.
« Aaaaaaaaaaahh !!!!! »

Un poil. Un tout petit poil, fin et chétif avait poussé sur son menton. Impossible ! Je ne peux pas avoir de poils, je SUIS un poil !
Sa peau s’était aussi couverte de petits machins noirs. Son teint si parfait, si lisse, manquait d’éclat, de lumière. Il avait l’air fatigué, terne, brouillon.
Petit-Poil-de-Cul prit les devants, et après un bon peeling désincrustant, son masque à l’argile fétiche et un nouveau masque hydratant aux liposomes actifs oxygénants, il se sentit vachement mieux. Propre quoi.

Il reprit son petit miroir et examina son petit poil. Mmmmh… Épilation ? Pince ? Rasoir ? Laser ? Une multitude de solutions s’offraient à lui, mais en tant qu’agent très spécial, il se devait de choisir la plus avant-gardiste.
Il s’endormit, en rêvant au futur de son poil.