Deux. Il est là.

La vie n’était pas simple pour Petit-Poil-de-Cul. Dès les premiers instants, il lui fallut envisager à tête reposée la situation dans laquelle il se trouvait. Bien arrimé dans son petit trou, les yeux à peine au-dessus du sol granuleux, il lui était impossible de sortir, de gigoter ni de dire « salut ! » de sa petite main. Pourtant il était très poli… on imagine aisément sa frustration.

Un. Il naît.

Il était une fois, aux abords d’un trou en chou-fleur à l’odeur particulière (mais pas de chou-fleur) entouré de collines franchement granuleuses, un tout petit poil de cul qui venait de naître. Disons-le carrément, un bébé poil de cul, quoi. Il était si petit, si fin et si chétif qu’on décida de l’appeler Petit-Poil-de-Cul.

Il est vrai qu’à ce stade on pourrait accuser ses parents de manquer d’originalité, voire de cruauté mentale : « Le pauvre, il va s’en prendre plein la poire en cour de récré… ». Laissons-leur le mérite de l’honnêteté.